12. ENCYCLOPÉDIE : ÉCRITURE
Dès 3000 av. J.-C., toutes les grandes civilisations proche-orientales disposent d’un système d’écriture. Les Sumériens développent un système cunéiforme – littéralement : « en forme de coins ». Leur grande innovation aura été de passer de dessins représentant exactement les êtres et les objets, les idéogrammes, à des tracés beaucoup plus symboliques représentant une idée, puis un son. Le dessin signifiant la flèche donne ainsi par exemple le son « ti » et est bientôt associé à la notion abstraite de vie. Ce système sera repris par les Cananéens, les Babyloniens, les Hourrites.
Vers 2600 av. J.-C., les Sumériens utilisent six cents signes dont cent cinquante dotés d’une valeur abstraite non descriptive. Leurs scribes notent ces signes sur des tablettes d’argile humide qu’ils font ensuite sécher au soleil ou dans des fours pour les durcir. Ce langage servira aux échanges commerciaux et diplomatiques puis, bientôt, pour des textes religieux et enfin poétiques. L’épopée du roi Gilgamesh est ainsi considérée comme le premier roman de l’humanité.
C’est à Byblos qu’ont été retrouvés les plus anciens caractères alphabétiques modernes, lesquels sont assez proches des caractères hébreux actuels. Sur le sarcophage du roi Ahiram de Byblos, sont ainsi représentés les signes de vingt-deux consonnes. Grâce au commerce et à l’exploration, cet alphabet se répandra dans toute la Méditerranée. Notons que la première lettre hébraïque, « Aleph », était à l’origine représentée par une tête de vache. Progressivement, la lettre a tourné pour se renverser et donner notre « A », aux cornes dirigées vers le bas.
Pourquoi une tête de vache ? Sans doute parce que, à l’époque, la vache constituait la principale source d’énergie. Elle fournissait la viande, le lait, tirait la charrette permettant de voyager et la charrue permettant de labourer.
Edmond Wells,
Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu, Tome V.